24 janvier, 2007

"Faites Vous plaisir les gars"


C’est une phrase que les éducateurs utilisent souvent comme consignes de match. Quelque chose en cette phrase me dérange assez profondément sans que je n’en sache la raison. J’ai le sentiment, à chaque fois que je l’entends, que c’est celui qui parle qui cherche son propre plaisir.

Je me propose ici d’analyser cette phrase dans le but de lui donner une teneur, une signification et un entendement qui puisse éclairer le jeu de nos jeunes. Ce projet demande une définition de la notion de plaisir qui puisse permettre de répondre aux questions suivantes :
- Que représente cette phrase dans un environnement sportif faite de compétition ?
- Ne doit on pas redéfinir le concept de « se faire plaisir » pour l’avenir sportif de nos jeunes dans un contexte professionnel où l’enjeux prime sur le jeu ?
- En d’autres termes ; suffit il de « se faire plaisir » pour atteindre les objectifs ?
Je m’appuierai sur quelques auteurs en philosophie pour construire une réflexion pouvant répondre à l’ensemble de ces questions.


Dans la recherche de plaisir, puisque le corps humain admet un seuil au-delà duquel le plaisir se transforme en douleur, on est tenté de s’arrêter pour éviter l’ennui qui peut en découler. C’est pourquoi Stendhal disait : « le plaisir le meilleur est court et vif ». En recherchant continuellement le plaisir on va se livrer à une succession d’actions courtes et vives vécues intensément. On ferait alors comme Don Juan qui passe à une autre conquête pour éviter l’ennui et le sérieux. C’est de la pure séduction. Il apparaît clairement, du fait que l’action sportive s’inscrit dans un cadre de compétition et d’interaction, qu’on ne peut pas s’adonner à ce libertinage qui consiste à prendre du plaisir sans avoir à en payer les conséquences.

Le plaisir sportif devra, à mon avis, se départir de toute forme de séduction pour être définit autrement. En effet, le donjuanisme qui part de la somme d’actions vives choisies, ne saurait s’appliquer à une action sportive faite de temps forts et de temps faibles, d’attaque et de défense, de but marqué et de but encaissé, … en bref, d’une succession de bons et de moins bons. Ici, le plaisir vif est vite enterré par l’ennui et le sérieux qu’il faut pour conserver les acquis.

Il faut surtout un plaisir calculé et modéré par ses conséquences et par les interactions dues au jeu du football. On est vite contre-attaqué avant même d’avoir eu le temps de savourer son action aussi séduisante qu’elle soit. On ne doit pas non plus craindre les conséquences de ses actions ni les contraintes physiques qui en résultent.

On devra alors prendre le plaisir dans toute la globalité de l’action sportive depuis le début jusqu’à la fin. Ceci voudra dire que les actions vives et plaisantes de la partie ne sont pas tout de suite comptabilisées. On attendra la fin de la partie. Et là, si le résultat est favorable, ce sera une explosion émotionnelle d’une satisfaction globale. Un plaisir au bout du compte qui peut être décomposé par l’équation suivante :

Résultat = plaisirs + contraintes

L’inconnu ici est le résultat sportif qui n’est jamais joué d’avance. Une équation qui a un ensemble de solutions S = {Joie, Peine, mitigé} dont les éléments correspondent à la victoire, la défaite et le match nul.

On s’aperçoit que, quel que soit le résultat, le plaisir existe toujours comme terme d’une somme qui donne le résultat. Mais va faire comprendre cela à un jeune qui perd un match ! La difficulté qu’on aura renvoi au caractère éphémère du type de plaisir à tirer de l’action du jeu de football.

C’est pourquoi je pense que, demandant à nos jeunes de « se faire plaisir » on ne leur garantit pas la joie et la gaieté. Eux ne retiendront que le résultat. Pendant ce temps, même en cas de défaite, on se sera régalé et peut être qu’on aura les moyens de tirer satisfaction de leurs actions en argumentant l’expression technique et le progrès obtenu grâce au travail qu’on aura mis en place nous éducateurs. C’est la même dose de plaisir que peut avoir le spectateur qui aura assisté à un spectacle. Mais le jeune acteur a lui besoin de plus que de se faire un plaisir à la « Don Juan » : il veut la joie finale et on le sait. Je pense donc, qu’en leur disant « faites vous plaisir » c’est notre propre plaisir qu’on cherche.

Cette joie finale est un plaisir qui dure au maximum le temps qui sépare une victoire de la prochaine défaite. Si elle est bonne pour le moral du groupe, elle ne se trouve pas dans l’action mais au terme de celle-ci avec tous les risques d’une déception. A mon avis, il faut aborder le plaisir en terme de passion professionnelle comme l’a fait Serge CARFANTAN (Docteur agrégé de philosophie, professeur à l’université de Bayonne et au lycée Victor Duruy, Mont de Marsan, France) en disant :
« Il y a un plaisir de dessiner pour le dessinateur, un plaisir de jouer de la musique pour le musicien, de monter des briques pour le maçon, de servir un client pour l’épicier. Il y a un plaisir de faire qui se rencontre dans le mouvement de l’action bien faite. Ce plaisir n’est pas de l’ordre de la
joie d’un résultat, il est plus modeste. »

Ce plaisir ainsi décrit est le plaisir de l’action on dit : « Le plaisir d’écrire accompagne l’acte d’écrire. ». Ici, le plaisir de jouer au football accompagne toutes les actions du jeu : les belles et les moins belles, les séduisantes et les moins. On n’a pas besoin de prendre ce plaisir tout comme on ne chercherait pas ce qu’on a déjà trouvé. Le geste bien accompli ne donne pas le plaisir, c’est le plaisir de l’action qui donne au geste sa finesse. Pour celui qui aime le football, c’est un plaisir d’être de la partie quelle que soit sa fonction, le geste ne modifie pas cet état. Dès lors qu’elles sont animées par le plaisir de l’action du jeu de football, toutes les actions sont belles : les temps forts et les temps faibles, les attaques et les défenses, le dribble et le contrôle, … toutes se valent et s’accompagnent d’un art.

Il est donc, à mon avis, aberrant et pléonastique de demander à un jeune passionné de football, de se faire plaisir dans le jeu puisque le jeu en lui-même est un plaisir. C’est comme qui dirait « Tuez le mort »

18 janvier, 2007

"Aux âmes bien nés..."


Aux âmes bien nées La valeur n'attend point le nombre des années. Cette citation de Pierre Corneille (Avocat et poète dramatique français, né à Rouen 1606-1684), prend tout son sens quand on vous raconte l'Histoire d'un jeune britanique décédé suite à un accident survenu sur la route de son école alors qu'il était dans le bus scolaire avec une vingtaine de ses camarades.

Tomas Ryan-Vig n'avait que 13 ans en cette journée du 24 mai 2004 quand le ciel décida qu'il ne pu rester avec nous dans ce bas monde lui otant si brusquement à l'affection de ses parents. Aujourd'hui, la promotion des 93 de l'Institut Diambars, qui a fait son entrée en novembre 2006, porte le nom de Tomas Ryan-Vig.

On se demande alors, à des milliers de kilometres de sa ville natale, comment ce nom à traversé les mers et les continents, les peuples et les races, les coutumes et les cultures pour attérir si loin ? la réponse à cette question est juste que le bienfait n'a pas de frontière. La générosité, la sensibilité aux difficultés des autres, le sens du partage et l'amour de l'autre sont autant de qualités qui ont fait de ce jeune citoyen du monde un héros mais un des temps modernes.

Tomas aimait le football et supportait Arsnal. Cette âme de 13 ans était marquée par l'oeuvre de Patrick Vieira membre fondateur de Diambars. Il faisait ainsi partie de cette large famille "Diambars" qui étend ses tentacules à travers le monde (Sénégal, France, Angleterre, Norvège, USA). Un membre très actif de ce réseau à travers le démembrement "Diambars UK". Il était tellement passionné par le caractère caritatif de Diambars, qu'à sa mort, ses parents ont déclaré aux amis de la famille qu'il ne fallait pas envoyer de fleur. Pour eux, faire une donnation au profit de Diambars était beaucoup plus approprié à la mémoire de leur regrété enfant.

Touchés par le geste de cette famille atristée, les membres de Diambars, conduits par Saër Seck, Patrick Vieira, Jean Marc Adjovi-Boco et Bernard Lama, ont décidé de baptiser la nouvelle promotion 2006-2011 "Promotion Tomas Ryan-Vig". Toutes les valeurs sportives prônées par les différentes chartes éthiques sportives du monde se trouvent véhiculées par cette union des coeurs autour d'un projet visant l'éducation de jeunes en difficulté, qui sont simplement des enfants du monde. C'est dans ce lien très fort qui nous lie, nous africains, avec ce fils venu d'un autre continent, que nous trouvons les vertues qui nous sont chères : l'amour, la solidarité, l'union dans la diversité, la paix, l'humain... et c'est ensemble que nous disons non au racisme. Si tous les enfants du monde étaient comme Tomas, le racisme serait un phénomène en voie de disparition.
Un grand merci à Helen et Niels Ryan-Vig, parents de Tomas, pour avoir mis au monde un grand coeur qui restera à jamais dans nos mémoires.

16 janvier, 2007

quelques mots sur le titre

Partager sa passion ...
Echanger avec les autres sur notre passion commune ...
Montrer ses multiples facettes qui ne traduisent qu'un seul mot : Fou

Toute passion qui ne flirterait pas avec la folie n'en est vraiment pas une.

C'est convaincu que le monde avance grâce à la folie de certains de ses hommes que le fou heureux de l'être se fixe l'objectif de partager ses folies avec vous